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Je donne la parole aux entrepreneurs, ils partagent avec nous leurs réussites, leurs échecs et leur façon de voir les choses. J’accueille pour ce premier article Julien de la Clinique conseil.
Il nous raconte sa passion pour l’entrepreneuriat et son parcours, c’est passionnant !
Si vous aussi vous avez des choses à dire, envoyez-moi un email, je publierai votre histoire avec plaisir !
 

Le clinique

Le clinique

L’envie d’entreprendre

Dès mon plus jeune âge, jouant avec mes feutres et mes Lego, j’étais du genre à vouloir créer et inventer. Malheureusement, je me suis rapidement rendu compte que je n’avais aucun véritable talent artistique. Mais j’ai aussi compris que ce n’était pas une carrière d’artiste ni même d’inventeur que je souhaitais au fond. Ce que j’aimais, c’était être maître de l’organisation, guider les gens vers un but commun et les encourager pour l’atteindre… «Jouer à Dieu» comme certains disent avec humour. Mais finalement, c’était un peu ça, mais à toute petite échelle. En fait, j’avais simplement l’envie d’entreprendre, d’être autre chose qu’un « mouton ».
 

Savoir saisir les opportunités et affronter les échecs

À l’âge de 23 ans, avec un diplôme d’ingénieur agronome en poche, le monde du travail s’est ouvert à moi. L’opportunité de devenir manager dans une grande chaîne d’hypermarchés m’a été offerte. J’avais toujours cette envie d’entreprendre qui brûlait en moi mais cette expérience était le moyen d’apprendre le métier d’entrepreneur sans en avoir les inconvénients. Durant deux années, j’ai donc appris le management, la gestion, le marketing, la vente… en travaillant plus de 60 heures par semaine parfois et en gérant plusieurs centaines de milliers d’euros. Une fabuleuse école pour les entrepreneurs en herbe finalement !
 
Mais après ces deux ans très instructifs, j’ai voulu donner une autre tournure à mon chemin professionnel. J’ai d’abord vécu une fâcheuse expérience comme manager dans une grande chaîne de cafés américains. Ce mauvais passage n’a fait que renforcer ma soif d’entreprendre et c’est après avoir déposé ma démission que j’ai saisi l’opportunité de prendre quelques mois pour moi.
 
Ainsi, j’ai pu mettre sur papier ce projet d’entreprise qui avait muri dans mon esprit: un café/bar aux tendances artistiques, inspiré de ces lieux que l’on trouve souvent dans les rues de la belle New-York, ville que j’affectionne tout particulièrement.
 
Six mois m’ont été nécessaires pour monter le projet sur papier, c’est à dire faire un plan d’affaires (business plan) qui tienne la route, trouver les fournisseurs et artistes prêts à embarquer avec moi, construire l’image… Mais l’étape la plus difficile fût de trouver le financement. L’obtention d’un prêt était une condition sine qua non pour que ce beau projet prenne vie.
Je possédais alors un projet très bien préparé, l’appui d’un comptable expérimenté et une avance assez importante sur le coût total. Mais ce n’est pas une légende : les banques sont dures en affaires et mes espoirs furent rapidement balayés.
 

Rebondir et continuer de se battre

Mais cette expérience, en plus d’être instructive, fut pour moi l’occasion de faire connaissance d’un graphiste, qui s’était proposé pour construire le concept l’image du café (logo, cartes, sites web…).
 
De son côté, il travaillait de manière autonome, tentant de décrocher des contrats au jour le jour. Une chose qui s’avérait difficile en terme de temps et d’organisation. Il n’avait surtout pas le temps de promouvoir son travail et trouver des clients.
 
C’est ainsi que m’est venue l’idée : développer en binôme une petite agence dans le design et le web. Il serait le graphiste, je serais le responsable de la communication, la gestion… Et après quelques semaines de réflexion et de préparation, l’affaire était lancée.
 

Commencer petit en visant grand

Créer son entreprise quand on a peu à investir n’est pas chose facile. Une des solutions – celle que nous avons adopté – était de «commencer petit» et de limiter les dépenses initiales. Commencer à travailler de chez nous, par exemple, était un moyen d’économiser gros et de se lancer rapidement. Mais cela ne sous entendait pas de «viser petit», bien au contraire. Il vaut mieux avoir des objectifs élevés et essayer de les atteindre avec raison, paliers après paliers, plutôt que de stagner.
 
Ainsi, nous avons commencé à développer une petite clientèle et créer des logos, des sites web, des documents promotionnels… Le tout permettait de rentrer dans les comptes. En parallèle, je m’occupais avec passion de développer une image pour l’entreprise, en utilisant essentiellement les outils actuels.
 

Construire une image grâce aux outils à notre portée

J’ai d’abord appris à apprivoiser les réseaux sociaux. Facile de poster les photos de famille sur Facebook ! Mais il fallait maintenant que j’apprenne à utiliser ces outils à un niveau professionnel et non plus personnel. Je me suis peu à peu formé, j’ai lu des articles, rencontré des professionnels puis je suis devenu un véritable gestionnaire de communautés.
Ensuite nous avons développé un blog de conseils spécialisé dans le webmarketing. L’audience intime du début a grimpé peu à peu. C’était un moyen de montrer notre expertise et notre professionnalisme.
Maintenant, ce blog et les réseaux sociaux nous ont permis de développer une honnête notoriété qui nous offre une belle crédibilité face à nos clients et futurs clients.
 

Évoluer pour mieux grandir

Après un an d’existence, nous sommes toujours là, vaillants et conquérants, essayant contre vents et marées de tenir la barre.
Les clients sont difficiles à trouver, surtout en cette période de crise où les petites entreprises rechignent à mettre de l’argent à la construction de leur image. Puis quand les clients sont là, quelques uns vont n’en faire qu’à leur tête, lâchant parfois certains projets en cours de route.
Même s’ils sont rares, les coup durs et les échecs nous marqueront toujours plus que les petites réussites. Et pourtant il ne faut jamais se laisser décourager pour continuer d’exister et de développer nos projets.
 
Après cette année passionnante, instructive et difficile à la fois, il nous fallait évoluer.
Car selon moi, le secret d’une entreprise est de savoir changer et s’adapter pour pouvoir grandir. Dans notre cas, vendre des services est intéressant mais s’avère de moins en moins payant. Ce qui est toujours efficace par contre, est de vendre son propre produit.
 
Après réflexion, c’est donc ce chemin que nous avons décidé d’emprunter. Durant plusieurs semaines, nous avons construit une application Web destinée aux graphistes, illustrateurs, photographes… pour leur permettre de simplifier leur travail. Nous sommes maintenant dans une phase de finalisation pour sortir l’application au printemps.
 
Une nouvelle étape de la vie de notre entreprise s’écrit : c’est beaucoup de suspens et pas mal de stress, mais étancher ma soif d’entreprendre représente toujours beaucoup de bonheur et de liberté.
 

L’avis de Rémy

Merci Julien.
J’adore ce genre d’histoires, car cela me rappelle un peu la mienne. Il y a de nombreux obstacles qui se dressent devant les futurs entrepreneurs. Il y a ceux qui vont les surmonter et les autres.
Exemple, plutôt que de dire : je n’ai pas assez d’argent pour monter une boite, faites comme Julien, commencez petit au lieu de laisser tomber !
Encore une fois, l’échec est normal et même bon pour vous, il vous fait évoluer, changer.
 

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