Je reçois aujourd’hui Yoann Hervouet qui m’a propose de publier cet article qui m’a beaucoup fait rire.
Un mélange de sérieux et de blagues qui, j’en suis sûr, devrait vous plaire. Bonne lecture !
Tonpsy, c’est quoi ?
TonPsy est une plateforme de consultation de psychologues et psychanalystes en ligne, mais pas en chat comme beaucoup le proposent : nous, c’est en visio. Pourquoi ce choix ?
Tout simplement parce que la visio donne d’aussi bons résultats que le face à face (cf. études indépendantes), et est entérinée par le code de déontologie des psychologues ; le chat, quant à lui, ne l’est pas (de toutes façons, les chats, c’est rien que des branleurs).
Un peu d’histoire
Cela fait 1 an que nous avons ouvert au public, 2 ans que nous travaillons sur ce projet de manière soutenue, et 3 ans que le projet, dans sa forme embryonnaire, a vu le jour. It’s a long way, mais parfois il vaut mieux ne pas se précipiter.
Avec Jean Philippe Da Costa, mon associé (qui a eu l’idée au départ, celui sans quoi rien n’aurait été possibleeeeuuuuh), nous avons mis du temps à trouver des développeurs pour nous épauler.
En effet, la plupart des devs que nous avions contacté voulaient être payés en bourse de pièces d’or, ce qui évidemment posait problème parce que tout ce que nous avions à proposer c’était un bout de papier chiffonné expliquant « untel a tant de parts de l’entreprise ».
On a tout essayé pour convaincre des devs : la flagornerie, les menaces (hache coincée dans la porte, envoi de petits doigts coupés par la poste, kidnapping de poisson rouge), on s’est même mis du rouge à lèvres, une jupe et un bonnet D mais va savoir comment, il ont repéré que c’était une ruse.
Et puis un matin, en faisant du magnétisme dans un parc pour une amie (oui, c’est mon autre passion, et là je suis sérieux !), j’ai croisé une connaissance dev, on s’est mis à parler, et les choses se sont débloquées.
Donc, vous l’avez compris, mon conseil si vous êtes en recherche de dev : FAITES DU MAGNETISME DANS UN PARC LE MATIN. Je crois que c’est un conseil adéquat, et surtout qui peut s’appliquer à tout le monde… ou pas.
Des problèmes ?
Alors, comme toutes les startups et comme tous les entrepreneurs qui rêvent de conquérir le môôôônde, nous avons fait face à des difficultés. Je sais, ça vous surprend…
Eh oui, on a beau être des athlètes aux muscles saillants, on a beau faire 400 pompes sur une main au réveil et manger des courroies de distribution de locomotive au « petit déj » tout en trouvant des cures contre le cancer, nous n’en restons pas moins des hommes à l’imperfection béante, des entrepreneurs à la vulnérabilité délicate, des êtres sensibles dont le flot des désirs est souvent entravé par la digue d’une finitude ô combien funeste et douloureuse.
Voici donc les conseils de tonton Yoann :
1) Que Saint MacGyver soit avec vous
On peut faire plein de choses avec un budget limité : quand vous le pouvez, privilégiez l’open source et les CMS. Pour notre part, nous utilisons OpenTok pour la technologie de visio et WordPress pour le « frontend ».
Pour le système d’affiliation, nous avons également « bidouillé » afin de ne pas avoir à passer par une plateforme d’affiliation (celles-ci prélèvent en général des pourcentages assez fous), et avec un temps de développement minimum. Tout ce dont nous avons besoin pour tracker une vente, c’est d’un champ permettant de recueillir un email, comme celui de mailchimp par exemple). En 1 an, nous avons utilisé environ 1 000 euros pour notre développement et notre communication, inutile de dire que c’est peu ! Aujourd’hui nous générons plus de « sousous dans la popoche » que nous n’en dépensons.
2) Hiérarchisez les priorités, prenez le temps de vous développer
A « TonPsy », nous avons plusieurs axes de développement, l’un d’eux étant l’ouverture à l’international. Trouver des thérapeutes en anglais n’allait pas être difficile, nous le savions. Cependant, nous avons beaucoup attendu avant de lancer notre site en anglais (tonpsy.com), car nous voulions prendre le temps de tester la plateforme de visio et d’améliorer le dispositif de paiement en ligne. Par ailleurs, nous étions conscients de la charge de travail que représente la communication auprès du monde anglophone, et il était important de ne pas nous surcharger.
3) Faites des projections de vente et sachez à quoi vous attendre
Vous le savez certainement, il faut du temps avant qu’une startup génère du cashflow, et encore plus avant qu’elle soit rentable. Ne vous flagellez donc pas si les chiffres ne sont pas bons ! Persévérez.
Les développeurs de notre équipe ont eu un passage à vide, du type « nous estimons avoir suffisamment travaillé sur le projet, maintenant la balle est dans votre camp, à vous les marketeurs » (Et il est vrai qu’il est important, à certains étapes clés du développement, de se poser la question : est ce que l’ajout d’une fonctionnalité technique va vraiment résoudre l’impasse dans laquelle nous sommes actuellement ?).
Ils étaient déçus, en outre, de voir que nous obtenions si peu de patients avec tout le travail fourni par les uns et les autres. Nous en avons discuté, cela nous a permis de faire le point tous ensemble, et de rappeler que nous sommes dans un marché émergent, où le besoin est encore à créer (la psychologie en ligne génère encore beaucoup de questions, et d’ailleurs la plupart ignorent encore que c’est possible, le réflexe étant encore de prendre l’annuaire pour chercher un psy près de chez soi)
4) Soyez audacieux dans vos relations presse
N’hésitez pas dans vos RP (relations presse). Utilisez les appels en dérivation pour joindre le rédac chef si besoin est (changez l’extension de poste et dites « Ah, ce n’est pas Ménard ? Il doit y avoir une erreur, vous pouvez me mettre en relation SVP ? »).
Une fois le contact établi au téléphone, sachez vous vendre, parlez de vos anciennes publications (dans Challenges, Santé Magazine…) pour éveiller l’intérêt, sans pour autant en déployer toute la liste (un sujet traité par tout le monde n’intéressera pas le journaliste).
Au passage, si vous êtes journaliste ou bloggeur et que ce papier a éveillé votre curiosité, n’hésitez pas à nous contacter sur Tonpsy.fr !
Pour les autres, on vous souhaite du courage et de la réussite dans vos projets de startup =)
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Merci Yoann pour cet excelent témoignage !
Moi je trouve cet article excellent.
Un sujet aussi sérieux aurait mérité des gens un peu plus sérieux pour le créer. Il s’agit de soigner des gens en grande détresse, pas de lancer la dernière startup cool B2C qui innove « worldwide ». Il manque une énorme part de crédibilité sur la plateforme et cet article. Déjà que la pratique de la psychanalyse est parfois remise en cause, ce genre de projet ne va pas arranger les choses. Ou sont les experts sérieux dans l’équipe de départ ? A part des marketer… quel dommage.
Bonjour Thierry,
je ne comprends pas vraiment votre message, il s’agit d’humour, tout simplement.
Dommage.
Un peu d humour ne fait pas de mal…au contraire ! Je préfère savoir qu il y a derriere ce business des êtres humains qui savent aussi faire preuve d autodérision, plutôt que des gens encore plus déprimés que leurs patients…
@Thierry : pour te répondre, il faut avant tout resituer les choses dans leur contexte.
Nous sommes sur un blog qui traite entrepreneuriat et qui se destine, avant tout, à des entrepreneurs (en herbe, confirmés ou en devenir). C’est un public en général jeune, toujours audacieux, souvent décomplexé, et qui est attiré par le milieu des start-ups car ce dernier est bien loin du travail « corporate et triste » tel que l’on pouvait l’envisager dans les années 80. Ces personnes ont compris qu’efficacité rime avec plaisir, et qu’il n’est pas impossible de concilier humour et sérieux au travail. Bien au contraire : ces personnes ont compris que l’humour est important car il permet de prendre du recul, un recul bien souvent nécessaire pour prendre les décisions idoines dans le développement de son entreprise. En ce sens, humour et efficacité au travail sont consubstantiels.
Ensuite, l’humour est un signe de bonne santé mentale : on le retrouve chez les sujets équilibrés. En se jouant des évènements, en mettant à distance les faits objectifs (en ce sens on n’est pas très loin des préconisations des philosophes stoïciens), en créant la surprise le cas échéant, l’humour assainit les esprits. Par ailleurs, lorsqu’il est pratiqué en la présence de quelqu’un qui va mal, l’humour permet à cette personne d’appréhender la réalité autrement, il lui donne un autre point de vue, et en cela il est, déjà, un premier vecteur de guérison.
A TonPsy, nous respectons les patients et nous nourrissons des valeurs morales, qui sont TRES importantes à nos yeux, et il suffit d’utiliser notre plateforme pour s’en rendre compte (à ce sujet, je te soupçonne de t’exprimer sans t’être renseigné, car ces valeurs sont bien visibles sur notre site, notamment ici : http://tonpsy.fr/nos-valeurs/). Cela ne nous empêche pas de pratiquer l’auto-dérision de temps à autre. Se considérer comme immaculé, écraser autrui de sa prétendue perfection, voilà qui serait faire preuve d’un horrible manque de recul vis à vis de soi-même et se fourvoyer profondément.
Enfin, concernant l’équipe, celle-ci comprend un diplômé de psychologie, et nous sommes en relation étroite avec les thérapeutes qui travaillent sur notre plateforme, dont nous recueillons les opinions au quotidien. Donc aucun souci déontologique de ce côté-là.
Voilà Thierry, j’ai répondu à toutes tes remarques. Si toutefois d’autres te viennent à l’esprit, mais après t’être renseigné cette fois-ci, n’hésite pas à nous contacter et nous nous ferons un plaisir de te répondre.
Hello
concernant les développeurs rencontrés, je présume que eux ne cherchaient pas à s’investir dans ce projet car ce n’était pas leur rôle.
Soit on fournit une prestation et donc c’est tarifé, soit on s’investit dans un projet et on spécule sur une réussite future.
Sauf que le frigo ne se remplit pas avec des hypothèses. Celui qui peut s’investir doit pouvoir y croire très fort, être convaincu et être surtout dégagé de l’aspect financier pour prendre une partie de son temps à injecter dans la réussite d’une hypothèse.
Voilà pourquoi les start-ups tentent des levées de fond :
– se payer une équipe de maitrise d’oeuvre (réalisation & opérationnel)
– se payer des putes et du champagne AVANT que cette équipe soit constituée
– terminer le budget avec des pizzas avant la prochaine levée de fond.
🙂
Ah bravo Laurent, vraiment 😉
Dans certains cas, tu caricatures à peine. Heureusement, une minorité quand même !
@Laurent pas sûr de comprendre là où tu veux en venir en fait 😛 (« je présume que eux ne cherchaient pas à s’investir dans ce projet car ce n’était pas leur rôle »)
Et en ce qui concerne notre levée de fonds, ça tombe bien, nous sommes en plein crowdfunding ! Et je te sens l’âme d’un investisseur, mon cher Laurent : http://www.sparkup.fr/tonpsy/ 😉
Yoann
« je présume que eux ne cherchaient pas à s’investir dans ce projet car ce n’était pas leur rôle » je souligne juste la différence entre un prestataire que l’on doit rémunérer et un investisseur (qui peut être développeur) qui pousse le projet en donnant de son temps/énergie/relation/travail.
je vais voir pour sparkup.
Plus que quelques semaines pour la levée de fonds pour TonPsy 😉
http://www.sparkup.fr/tonpsy/
Dépêchez vous, il gèle et l’équipe a du mal à bosser sans chauffage lol 😉
Olivier de TonPsy