Récemment, je proposais aux entreprises de faire parler d’elles gratuitement ici. Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter un business très intéressant qui permet aux particuliers de sortir de ce qu’on appelle l’économie souterraine ou « au noir ».
Aujourd’hui, j’accueille Eric Charpentier qui a lancé un service qui pourrait être utile pour un grand nombre d’entre nous : Payname.
Présentez votre entreprise en 1 phrase ?
Payname est un outil simple et utile pour déclarer, payer et économiser sur les services entre particuliers.
Pourquoi êtes-vous différents de vos concurrents ?
Pour Payname c’est assez facile d’être différent des concurrents car il n’en existe pas. Le seul concurrent de Payname est le petit billet glissé à la personne qui vous a rendu service : le service entre particuliers non assuré et non déclaré en somme.
Bien sûr, à nous seul on ne pourra pas convaincre tout le monde, mais avec le développement important de l’économie collaborative, les consommateurs prébiscitent les usages entre particuliers à condition qu’au milieu un service vienne sécuriser et créer de la confiance.
Les consommateurs sont sensibles aujourd’hui à créer de la valeur autour d’eux. Et aujourd’hui une personne qui paye et déclare ses services du quotidien, c’est une personne qui assure de la sécurité (protection sociale) à celui qui lui rend service. Elle permet aussi à cette personne de valoriser son parcours en toute transparence. Et enfin, finalement économique tout le monde y gagne, car un service déclaré coûte moins avec les avantages fiscaux. Ainsi vous payez moins que ce que va gagner celui qui vous a rendu (c’est un concept ça 😉
Vos sources de clientèle et comment vous les avez obtenu ?
Nous avons deux types de clientèle par rapport à notre modèle économique.
– Nous avons à capter des consommateurs qui voudront payer ou recevoir des paiements pour des services rendus. Pour toucher cette cible de consommateurs, nous avons choisi de communiquer au travers des médias classiques en relations publiques. Payname est avant tout une solution de paiement, et de surcroît très innovante, nous avons besoin de beaucoup communiquer pour expliquer le fonctionnement et l’esprit du service.
– Nous avons également une clientèle business que nous touchons plus facilement sur le web (même si forcément les RP ont un impact aussi). Dans cette relation B to B nous avons des sites internet, des places de marché de services entre particuliers qui vont intégrer Payname pour sécuriser les transactions de paiement des services. C’est un montage similaire au couple Ebay/Paypal. Nous créons de la sécurité dans les transactions en apportant également de la confiance sur les utilisateurs.
Une personne qui fait du jardinage et qui se fait payer via Payname accepte d’être déclaré dans ses services ce qui crée de la confiance entre les utilisateurs.
En BtoB nous avons aussi des Comités d’Entreprise qui via Payname participe au paiement des services du quotidien des bénéficiaires. Une entreprise peut aussi choisir de participer à hauteur de 25€/mois sur les frais de garde d’enfant de ses collaborateurs. Là nous développons une offre dédié qui simplifie la consommation des bénéficiaires qui ont uniquement Payname comme interlocuteur et qui simplifie grandement la gestion des Comités d’Entreprise (ils font également des économies).
Vos 2 plus grosses difficultés aujourd’hui ?
La première est incontestablement de bousculer les habitudes de consommation des services entre particuliers pour sortir de l’emploi non déclaré. On essaye de contribuer au redressement productif en permettant un vrai développement des services entre particuliers qui sont immanquablement non délocalisables. Mais comme je le disais plus haut, nous avons confiance car la dynamique de consommation va dans ce sens. Les consommateurs sont plus sensibles à l’impact de leur mode de consommation, et d’autant plus quand cela leur permet de faire des économies comme l’emploi déclaré.
La deuxième c’est que nous devons mener de front deux modèles économiques qui coexistent avec des cibles différentes. A chaque fois c’est une communication différente, une relation différente et surtout des développement spécifiques pour des attentes/besoins spécifiques. Il faut adapter le marketing, la communication et les outils.
J’ai pas mal d’expérience en B to C et là je dois m’adapter aux nouveaux codes du B to B. Mais quand on a un bon service, c’est tout de suite plus facile.
2 conseils à donner aux futurs entrepreneurs ?
Je ne suis pas très à l’aise avec le principe de donner des conseils mais je vais jouer le jeu :
– Etre capable de s’adapter en permanence. Il est très rare d’avoir le bon service ou le bon produit du premier coup. Il est alors important d’être capable de s’adapter très rapidement en fonction des premiers retours des utilisateurs ou des consommateurs. Et comme souvent il se passe plusieurs mois entre l’idée et la distribution du service ou du produit, il peut dès le lancement y avoir des décalages.
Après je suis un partisan de lancer son produit ou son service même si on a encore des doutes. Il faut essayer.
– Ne jamais rester seul. J’ai beaucoup de mal avec ceux qui portent des projets très confidentiels au point qu’ils ne peuvent vraiment en parler. C’est bien dommage car en parlant aux autres c’est là que l’on teste son service, son discours et que l’on peut avoir des retours concrets. Si plusieurs interlocuteurs vous disent avec un regard compatissant que votre projet est intéressant, commencez à vous poser des questions.
Car finalement d’un projet confidentiel, c’est surtout son exécution qui fera la différence (et du coup remonter au premier conseil).
Merci Eric pour ce retour d’expérience.
Rendez-vous sur Payname pour gérer vos services entre particuliers !
Le système, subventionné par des déductions fiscales peut-il etre considéré comme pérenne dans le temps, compte-tenu de l’état des finances publiques ? En clair, avec l’augmentation globale de la fiscalité (TVA, tranches d’impositions de l’IR, de l’IS …) ne nous reprend-t-on pas 10 fois ce que l’on nous donne 1 fois avec ce type de « niche fiscale » ?
Je suis très dubitatif sur la pérennité du système. Le problème n’est pas de rembourser les charges sociales sous forme de déduction fiscale, la VRAIE solution serait que les charges sociales soient modérées afin de décourager le travail non déclaré ….
Bonjour Philippe, merci pour ton commentaire.
Oui, tu n’as pas forcément tort. Après, je trouve quand même le système intéressant et utile.
Sauf que 1°) si le commanditaire n’est pas imposable (1 contribuable sur 2 en gros) pas de réduction d’impôt, donc aucune raison de le faire; et 2°) le prestataire doit déclarer ce revenu, et sera donc encore taxé dessus, du coup il y perd. Mais d’un autre côté c’est vrai que ça permet de commander des services à distance en confiance du fait que tout est déclaré.
Sinon je suis allé voir le site, et ils disent ne pas prendre de commission, du coup si le créateur me lit j’aimerais bien savoir comment Payname gagne de l’argent (il ne l’explique pas dans l’interview).
Bonjour,
C’est bien il y a de l’échange sur le sujet 🙂
S’agissant de la réduction d’impôt dans le cas où la personne n’est pas imposable il y a un crédit d’impôt (donc chèque du trésor public). Effectivement le prestataire doit déclarer son revenu mais quand même pour la sécurité sociale ou même par la retraite cela peut être important.
Notre modèle économique est en B to B. Nous permettons à des Comités d’Entreprise /Entreprises d’utiliser notre solution pour participer au paiement des services des salariés de l’entreprise. Nous proposons également la solution en marque blanche pour des places marché de services entre particuliers.
@EricCharpentier: merci de m’avoir répondu. Dans ce cas il faut parler de crédit d’impôt sur le site, car une réduction d’impôt est une simple remise qui ne donne aucun droit si elle est supérieure au solde d’impôt dû. C’est un détail, la plupart des gens ne font pas la différence, mais quand on la connaît c’est trompeur.
Personnellement j’en ferais même un argument de vente, genre « Les impôts vous remboursent la moitié du prix ». Bien sûr je veux des royalties si l’idée est reprise maintenant 🙂
Après payer pour la retraite, pour moi c’est surtout utile pour les vieux de maintenant et c’est de l’argent qu’on ne reverra jamais, mais à chacun de se faire son avis sur la question.
Les DGCRF ne partagerait pas une information pas totalement argumentée sur le crédit d’impôts. Certains se sont fait reprendre car ils affichaient uniquement le prix après réduction d’impôt. Pour la protection sociale on est bien d’accord c’est une question de choix personnel.
Je ne connaissais pas grand chose dans la matière et je tiens à te remercier pour cet article. C’est toujours intéressant surtout quand on y connait pas grand chose!
Je t’en prie !