Il est toujours intéressant d’avoir le retour d’expérience de startups qui se sont lancées. Il y a quelques temps, c’était Frédéric Ducrot de Dokker qui nous parlait de ses trucs et astuces de la vraie vie d’une startup ou encore Julien de la clinique conseil ici.
Aujourd’hui, j’accueille Ludovic Barthélémy qui a lancé récemment une entreprise qui promet de vous livrer ce que vous voulez en moins d’1 heure, impressionnant non ? C’est parti !
Préambule
Ludovic : J’ai commencé à travailler sur Urdoor.com avec mes deux associés en Janvier 2013. Ce n’est pas la première entreprise que je monte. J’avais déjà fait de nombreuses erreurs lors de mes précédents entreprises (ce qui ne les a pas empêché de fonctionner). Pour le lancement de celle-ci, j’en ai fait beaucoup d’autres, j’aimerais les partager avec vous.
Le secteur du B2C est nouveau pour moi (je viens du B2B). Je n’y connaissais rien en application mobile et le business de urdoor est très gourmand en terme de cash-flow, de technique mais également humainement parlant (de nombreux partenaires à gérer).
Voici certaines erreurs à ne pas faire que j’ai noté pendant cette expérience. Certaines ont été commises par moi et/ou mes associés ou par des entrepreneurs que j’ai rencontré au fil des mois !
1/ Sous-estimer le temps de développement d’un site ou d’une application mobile.
Par expérience, le développement d’un site ou d’une application mobile prend toujours au moins 3 fois plus de temps que prévu. On ne pense pas à toutes les fonctions de base, on sous-estime les facteurs bloquants etc.
2/ Contacter des investisseurs trop rapidement
Vouloir contacter des investisseurs trop rapidement est stupide. Dites-vous bien que, même pour de l’amorçage ou des business angels, vous devez être prêts et avoir prouvé votre concept. Inutile d’aller voir un investisseur avec un business plan et 3 maquettes/slides Photoshop ou Powerpoint.
Pour convaincre vous devez avoir un prototype fonctionnel et, dans l’idéal, vos premiers gains. Investiriez-vous 100 K€ sur un inconnu et 10 pages Powerpoint ? Moi non !
3/ Ne pas avoir d’assise financière
Développer et lancer une startup demande beaucoup de temps et d’investissement personnel. A part quelques chanceux, la plupart des entrepreneurs doivent comprendre qu’il leur faut avoir assez de cash pour tenir un à deux ans afin de payer le loyer, les charges etc. Cela dit de nombreux entrepreneurs se lancent sans un sou et ils ne tiennent pas bien longtemps. Faites en sorte d’avoir des revenus récurrents (chômage suite à un licenciement, épargne, autres revenus d’entreprises, love money etc.)
Assurez-vous également que vos associés pourront tenir financièrement. Lorsqu’un associé n’a plus d’argent et que l’entreprise n’en gagne pas, devinez quoi ? Il abandonne la partie!
4/ Faire trop confiance aux partenaires
La majorité des startups ont besoin de partenaires (financiers, techniques etc). Ceci dit, faites bien attention de ne pas dépendre d’un seul partenaire pour un point clé de votre business.
Par exemple, ne basez pas tout votre projet sur l’utilisation d’une API car si elle ferme vous aussi. Et ne pensez pas que le fait d’utiliser l’API d’une grosse société change quoi que ce soit.
En effet, des entreprises comme Google sont en train de fermer un paquet de leurs services qui possédaient des API.
5/ Ne pas assez communiquer
La communication entre fondateurs est primordiale. Vous devez savoir qui fait quoi, quand, comment et ce, au quotidien. Dans le cas contraire, vous perdez du temps et courrez devant de gros problèmes.
6/ S’imaginer que l’on va bénéficier des aides de l’état en 15 jours
L’état et d’autres organismes proposent de nombreuses aides comme des prêts d’honneur, la mise à disposition de locaux etc. Considérez ces éléments comme un plus mais ne comptez pas trop dessus. Et gardez bien en tête que l’obtention de la moindre aide demande au moins 6 mois.
7/ Ne pas savoir gérer ses associés
Certains de vos associés sont peut être moins expérimentés, pas autonomes, moins impliqués… Au bout d’un certain temps on se prend d’amitié mais, avant d’être ami vous êtes associé. Vous devez être capable de gérer vos associés et de les recadrer lorsque cela est nécessaire.
8/ Ne pas savoir déléguer
A vouloir tout faire on ne fait rien de bien. Avant de partir dans la réalisation de petits tâches ingrates, demandez-vous toujours quelle est la valeur ajoutée de cette tâche. N’est il pas plus rentable de payer un prestataire 100€ (exemple) plutôt que d’effectuer cette tâche vous même et d’y passer 2 jours ?
9/ Ne pas écouter les critiques
Même si vous êtes convaincu de votre business vous devez écouter les critiques constructives. Les entrepreneurs ont souvent tendance à penser que les critiques ne sont pas fondées etc. Cela dit, si vous ne savez pas les écouter, vous n’avancerez pas et risquez même d’aller droit dans le mur.
Pour aller plus loin
Merci Ludovic pour ce retour d’expérience enrichissant ! N’hésitez pas à lire les nombreux articles disponibles sur le blog au sujet des startups ici.
Comme je suis d’accord 😉 !
Bisous, m.
Bonsoir Rémy et Frédéric
Merci pour cet article avec des conseils de qualités.
Il est bien vrai qu’il est loin être facile de gérer ses associer et qu’il ne faut pas attendre après les aides de l’état ou de les attendre en aides secondaires et non principales.
A très bientôt
Cédric
Bonjour Cédric,
merci pour ton commentaire.
C’et sûr, un long processus à mettre en oeuvre pour récupérer des aides (un peu normal ceci dit!)
Je pense qu’une erreur courante est aussi le fait de se lancer et de s’investir dans la création d’un business ou d’un produit avant d’avoir vérifié qu’il y avait bien un marché potentiel et suffisant.
Pour chacun de ces attributs financiers, les objectifs des associés peuvent varier considérablement. Ceci impose que les règles soient définies à l’avance de manière très précise dans un pacte.
C’est l’histoire de ma vie … à 54 ans j’ai monté bcp d’entreprises et confirme que tout ce que dit ce témoignage est absolument vrai.
Mais il tt aussi vrai que le facteur temps joue un rôle primordiale, on se fait happé par celui-ci, on es tjrs dans l’urgence, en train de gérer les priorités, on es dans sa bulle et malheureusement il n’y a pas suffisamment de place ou de temps pour l’écoute. Car nous avons l’impression d’être sûr de notre fait. La clef du succès réside aussi dans l’aptitude du porteur de projet de laisser les autres se l’approprier tout en protégeant celui-ci des pilleurs d’idées … ce qui nécessite un attention de tous les instants.
Bonne chance et bon courage aux Entrepreneurs(ses)
Merci pour votre commentaire !
Bon article !
Il manque le point 9 par contre…
Bonne journée
Alexandre
Merci Alexandre, c’est de ma faute, il n’y avait que 9 points ^^
Merci pour ces bons conseils.
Créer un produit et le vendre en ayant vérifié qu’il existe une demande est bien,mais ce qui marche aujourd’hui c’est d’anticiper la demande,sentir les signaux faibles,innover le plus souvent possible en demandant le plus fréquemment possible à ses prospects quelles solutions ils recherchent.
Créer un système de création de valeur,automatisable,qui permet de mettre sur le marché rapidement ces innovations.
Je conseille le livre québecois Créer son entreprise sans business plan,et les deux excellents Business model nouvelle génération / Business model you.
Cordialement,