Bon, soyons clair, hors de question de caser tout ce petit monde là dans un placard à balai… La solution est simple bien sûr : le travail à distance ou télétravail. Rémy dans sa vidéo fait déjà bien le tour de la question, et je ne savais pas comment amener de complément. L’actualité m’a pourtant offert un angle d’attaque rêvé.
Je suis une accro à l’actualité. Je vous l’accorde, il est nécessaire d’avoir tout le recul nécessaire pour pouvoir en retirer, comme disait Rabelais, « la substantifique moelle ». Les actus télévisées restent néanmoins pour moi une bonne source de réflexion, et justement, ce soir, boum ! Une enquête sur le moral des cadres à Paris… Les résultats ne sont pas fameux : pour synthétiser, 8 cadres sur 10 veulent quitter Paris, avec en premiers griefs, les problèmes et les temps de transports, ainsi que la météo. Cependant, une des personnes interrogées à eu une réflexion qui tout de suite m’a fait penser au sujet qui nous occupe aujourd’hui : « Je veux partir en Province pour pouvoir, certes travailler, mais surtout avoir plus de temps pour ma famille »…
Le télétravail est la réponse à un changement sociologique
Nous y voilà, nous sommes à un virage sociologique. Les codes changent, les envies aussi. Pendant les 30 glorieuses, et jusqu’au début des années 2000, la carrière était la panacée. On devait y consacrer son temps, et faire fi de toute perturbation extérieure, c’est à dire, la vie de famille… Le travailleur courait après la promotion à tout prix, quitte parfois à y laisser sa peau.
Mais le schéma a changé. Aujourd’hui, nous avons envie de bosser certes, mais aussi envie de vivre ! D’ailleurs l’essor de l’entrepreneuriat est un signal fort de cette envie d’accomplissement. Reprenons ce chiffre : 71% des personnes interrogées seraient favorables à un emploi en télétravail, parce qu’il y a la famille, les activité, la vie sociale, qui tient une place prépondérante dans nos vies, et qui sont nécessaires à un bon équilibre mental ; nous permettant ainsi d’être performants pour faire le job.
Si il suffisait juste d’y mettre un peu du sien ?
Revenons à notre Cadre parisien, qui n’en peut plus de Paris, sa météo et son métro. Il veut partir en Province. Il va donc quitter son entreprise, laquelle va perdre de l’expérience, du savoir-faire, et du coup de l’argent. Le télétravail ne serait-il pas une alternative à cette « fuite des cerveaux » ?
Le télétravail répond à un besoin d’aujourd’hui et je m’interroge vraiment pourquoi le télétravail n’est pas plus développé en France. On se plaint pourtant beaucoup de « l’infidélité des salariés » et de la perte du savoir-faire.
Le télétravail est une alternative intéressante, surtout pour les PMEs, pour lesquelles la perte d’un salarié coûte beaucoup. C’est une solution qui peut amener autant d’avantages à l’entreprise qu’au salarié et permet d’instaurer une relation gagnant-gagnant.
C’est juste une question d’organisation
Alors bien sûr, le télétravail ça ne s’improvise pas. Il convient effectivement d’en connaître le cadre légal, et pour ça, vous trouverez notre focus sur ce point dans l’encadré de cet article, par notre expert juridique : Romain Laventure.
Avant tout, il est nécessaire de donner au salarié des objectifs et des deadlines clairs. Se mettre d’accord sur des plages horaires afin de pouvoir se contacter facilement. Mais franchement du moment que le boulot est fait, et bien fait, est-ce bien important que le salarié le fasse dans des horaires de bureau classique ? Si il est plus performant le matin, ou la nuit ? Quand on pense télétravail, il ne faut pas penser horaires, ni temps passé ; il faut penser projets et objectifs.
Donner des rendez-vous réguliers avec l’équipe est essentiel. Les moyens ne manquent pas. Les espaces coworking permettent ces rencontres à moindre coût. Les outils comme skype vous permettent d’échanger à distance et de faire des réunions sans bourse déliée.
Mettre en place les outils adaptés est donc indispensable. Google doc vous permet d’avoir un espace de travail commun et alternatif. OneNote vous permet de partager également les notes entre plusieurs participants. WimiPro vous permet aussi d’avoir un espace partagé où vous pouvez programmer des réunions, mettre des documents en ligne, les commenter, etc. Trello reste également un bon outil en ligne de gestion de projets.
En bref, un smartphone, un ordinateur, une bonne connexion internet et des échanges réguliers vous permettrons de mener à bien les missions aussi bien que de la manière « classique ».
Le télétravail peut sauver la couche d’ozone…
Que l’on soit en « grande ville » ou en « rural », il faut pouvoir se transporter facilement. On prend sa voiture, on brûle de l’essence. On va au bureau, lequel est chauffé, on consomme de l’électricité…
Vous pouvez aisément imaginer les économies pour les entreprises en termes de charges. Sans compter que l’on observe 30% en moins d’arrêt de travail pour les télétravailleurs.
Imaginez les économies en termes de pollution que l’on pourrait réaliser si les entreprises réduisaient les consommations d’électricité et autres énergies et les allées-venues des salariés en les laissant travailler de chez eux.[cocorico_message type= »info »]
FOCUS – DU CÔTÉ LÉGAL
Le télétravail n’est finalement rien de très compliqué. Ce mode de fonctionnement est même régi depuis 2012 par l’article L.1222-9 du Code de travail.
Autant dire que si le législateur a pris la peine de légiférer sur cette « façon de travailler », c’est que cela n’est pas si rare que ça ! Pour les plus curieux, cliquez ici . Le télétravailleur est défini comme toute personne qui effectue du télétravail. Jusque là, on n’a pas beaucoup avancé.
De ce fait, question suivante : mais qu’est ce que le télétravail ?
Le télétravail est une organisation du travail qui conduit l’employé à effectuer tout ou partie de sa mission en dehors des locaux de l’entreprise. Il n’est pas mentionné qu’il devait être à son domicile. Uniquement en dehors des locaux. La mise en place est également très souple Soit cela est prévu initialement dans le contrat de travail, soit cela fait l’objet d’un avenant. Le contrat ou son avenant prévoiront l’ensemble des dispositions nécessaires et, le cas échéant, les modalités de retour au travail au sein des murs de la société. (A défaut de clause prévoyant le retour du salarié, l’employeur ne pourrait exiger le retour du salarié puisque cela s’apparenterait à une modification du contrat de travail !). Parmi ses modalités seront prévues la façon de comptabiliser le temps de travail notamment, les éventuels frais pris en charge, etc. Attention, le télétravail ne doit en aucun cas être confondu avec le travail à domicile, régi par les articles L.7412-1 et suivants du Code du travail.
Le télétravail est basé sur la notion de volontariat
Il faut que l’employeur et l’employé soient volontaires pour choisir cette organisation. Si cela est imposé par l’employeur, cela pourrait être assimilé à une modification du contrat de travail. De même, le refus du télétravail par l’employé n’est pas un motif légitime ni de sanction ni de rupture du contrat de travail. En cas de force majeure, cependant, un aménagement du poste de travail peut être réalisé et donc un poste peut être mis en télétravail.
Pas d’affolement toutefois, l’article L.1222-11 du Code du travail prévoit les cas suivants : épidémie ou force majeur. That’s all.
Contributeur Expert : Romain Laventure
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