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Bugatti : Luxe et sportivité, deux mots qui caractérisent à eux seuls les bolides de Molsheim. Pionnière de l’automobile, dépositaire de plus de 1000 brevets, vainqueur de plus de 10 000 courses dont 37 records, la marque Bugatti exprime à elle seule l’excellence et le superlatif.

Un peu d’histoire…

Ettore Bugatti, industriel italien et inventeur de génie, voit le jour à Milan en 1881 au sein d’une famille d’artistes. Le jeune Ettore étudie la sculpture aux côtés de son frère cadet Rembrandt mais, à 14 ans, il se prend de passion pour la mécanique en modifiant son propre tricycle à moteur. Engagé comme apprenti à 17 ans par la marque Prinetti & Stucchi, il créé dès 1899, son premier véhicule à quatre roues ! C’est le début d’une formidable histoire d’amour entre mécanique et art.

Ettore Bugatti en 1932

Une carrière d’innovations et de compétition, mâtinée de luxe et d’esthétisme

 Il se fait remarquer aux commandes de ses engins dans de nombreuses courses italiennes qui fleurissent au début du XXème siècle. Fort de ses succès, il est engagé dès 1902 par le richissime Baron alsacien De Dietrich pour concevoir des automobiles. N’étant pas encore majeur, c’est son père qui signera le contrat d’embauche.

Malgré sa grande créativité, sa forte personnalité ne fait pas bon ménage avec le Baron. Selon la légende, lors d’une dispute, ce dernier lui reproche que ses autos freinent mal. Ce à quoi Ettore aurait répondu : « Mes autos sont faites pour avancer ». De Dietrich quitte l’aventure automobile mais l’impétueux Bugatti reste en Alsace et s’associe à Emile Mathis pour qui il conçoit l’Hermès. Son caractère le contraint déjà à quitter l’entreprise après seulement deux ans de collaboration. Après Cologne et les automobiles Deutz, il dévoile en 1908 son premier « pur-sang » la type 10. Obsédé par la quête du beau, passionné par les chevaux, cet inventeur de génie, ingénieur d’instinct plus que de formation, s’installe à Molsheim-Dorlisheim, dans une Alsace allemande, et fonde en 1909, quelques mois après la naissance de son fils Jean, la marque Bugatti.

Un homme aux multiples talents

Ettore n’est pas seulement un brillant concepteur, c’est aussi un redoutable homme d’affaires soucieux de se faire connaitre, par le biais de ses innovations, présentées dans les salons, mais également sur piste où Bugatti enchaine les succès. Sa type 13, légère à la tenue de route exemplaire remporte en effet 40 courses en quatre ans. Pendant la Grande Guerre, il développe pour les alliés des moteurs d’avions. Le conflit terminé, il regagne Molsheim et bâtit son usine dans une Alsace devenue française. Ainsi débute « l’âge d’or » de Bugatti.

La fameuse Type 13 de Bugatti

La type 13 assoit la notoriété de Bugatti en compétition dès 1921. Outre de substantielles rentrées d’argent, ses victoires propulsent la marque dans un formidable élan de réussite. Les voitures, reconnaissables à leur calandre en forme d’étrier, entrent dans la légende. Transposant ses innovations validées en compétition à ses modèles de route, Bugatti fait avancer l’automobile à pas de géant. En 1924, la type 35 est présentée. Légère, aérodynamique, dotée d’inédites jantes en aluminium et d’un 8 cylindres en ligne, sa fiabilité et sa tenue de route légendaire feront d’elle la voiture de course la plus titrée de tous les temps. Plus de 2000 victoires en près de 10 ans de carrière ! Un succès inégalé à ce jour. Sa calandre en fer à cheval (autre clin d’œil à l’équitation), se retrouvera ensuite sur tous les modèles de la marque.

Forts de cette écrasante domination en compétition, Ettore et Jean, son précoce et talentueux fils, conçoivent en 1926 la Type 41, dite « Royale ». Celle qui devait être la voiture des plus Grands exprimait à la lettre le célèbre adage du patron : « Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher ». Des performances de voiture de course dans une limousine de 6,4 m de long et 3 tonnes. Reconnaissable à son « éléphant dressé » ornant son capot (hommage d’Ettore à son frère sculpteur Rembrandt, artiste de génie trop tôt disparu), la Royale ne sera vendue qu’à trois exemplaires sur les 6 produits.

Bugatti royale type 41

Cet échec commercial n’empêchera pas Jean de prendre la tête de l’entreprise et de concevoir certaines des plus belles automobiles des années 30, dont l’avant-gardiste type 57. Summum du luxe et de la performance, elle connut de nombreuses déclinaisons de carrosserie dont la mythique Atlantic et sa légendaire « voiture noire » qui disparut pendant la deuxième guerre mondiale et ne fut jamais retrouvée. Elle alimente encore aujourd’hui les rumeurs les plus folles.

Le jeune prodige décède prématurément en 1939 au volant d’un de ses bolides et Ettore reprend la tête de l’entreprise, confisquée par les allemands pendant le conflit armé. Mais les dettes et le manque de moyens ont rapidement raison de Bugatti et Ettore décède en 1947, à l’âge de 66 ans.

Une nouvelle ère italienne

Le rachat par Hispano-Suiza en 1963 et la réhabilitation des ateliers de Molsheim en usine aéronautique semblent éloigner de manière définitive la marque Bugatti de son activité automobile. Mais, en 1987, l’industriel italien Romano Artioli s’offre le prestigieux nom dans le but de créer une sportive d’exception. Il fait construire à Campogalliano, en Italie, près de Modène, un écrin à la mesure du prestige de la marque. Ainsi naquit l’EB 110, conçue par le père des Lamborghini Miura et Countach, Paolo Stanzani. La voiture est présentée en grande pompe à Paris, le 15 Septembre 1991 et célèbre les 110 ans de la naissance de son fondateur. Motorisée par un inédit V12 de 3,5L de cylindrée, dopé par 4 turbos développant 560 ch pour sa version SS et 611 ch pour sa version GT, la voiture dotée de 4 roues motrices devient de suite l’une des autos les plus performantes et chères de l’époque. En 1995, après avoir produit 139 exemplaires, l’entreprise Bugatti Automobili SpA est mise en faillite et la production s’arrête.

Bugatti EB110

Retour en France, grâce à l’Allemagne

Il faut attendre 1998 et le rachat du nom Bugatti par Volkswagen AG pour espérer à nouveau voir renaître la marque automobile. Ferdinand Piëch, petit-fils de Ferdinand Porsche n’est pas étranger à cette acquisition et trouve ainsi le moyen d’exprimer pleinement son besoin de suprématie sur l’univers automobile. Le château Saint Jean de Dorlisheim est racheté pour devenir le siège social de la nouvelle société « Bugatti Automobiles SAS ». A ses côtés, un atelier de production au design futuriste est construit.

En 2005 Bugatti révèle sa Veyron 16.4, première voiture de « série » depuis l’ère italienne et redéfinit la notion de superlatif : 16 cylindres, 1001 ch, plus de 400 km/h pour un prix de plus d’un million d’euros… hors taxes !

Cette hypercar ne cessera d’évoluer, et son prix de gonfler, pendant ses 10 ans de carrière, au travers de nombreuses éditions spéciales aux patronymes énigmatiques : Pur-Sang, Sang Noir, Mirror, Fbg by Hermès… En 2008, la Grand Sport enlève le haut et en 2011 la variante Super Sport voit sa puissance grimper à 1200 ch pour établir un nouveau record de vitesse homologué avec 431 km/h.
Au total, pas moins de 450 exemplaires de cette Veyron seront produits en Alsace, tous uniques.

La Bugatti Veyron

La firme de tous les records   

En 2016, Bugatti dévoile à Genève la descendante de la Veyron. Ce nouveau modèle, baptisé Chiron en hommage au pilote monégasque, développe la puissance hallucinante de 1500 ch. La vitesse maxi s’envole à 420 km/h et le prix à 2 500 000 €, sans options ! Mais rien ne semble freiner la firme de Molsheim puisqu’en Aout 2019 une version allongée baptisée Super Sport 300+ dépasse la barre symbolique des 300 mph en atteignant la vitesse vertigineuse de 490 km/h.

La Chiron

Mieux encore, la Chiron sert désormais de base à d’autres modèles, encore plus exclusifs :

La Divo, présentée en 2018 et limitée à 40 exemplaires, est conçue pour donner le meilleur d’elle-même sur circuit, grâce à ses réglages spécifiques et son appui aérodynamique majoré.

La Voiture Noire, modèle unique dévoilée à Genève en 2019 rend hommage à la fameuse Atlantic disparue. A 11 millions d’euros HT, c’est la voiture neuve mise en vente la plus chère jamais produite dans l’histoire de l’automobile. Les rumeurs vont bon train sur l’identité de son propriétaire. Est-ce le regretté Ferdinand Piëch, le footballeur Cristiano Ronaldo ou plus probablement le Prince Saoudien Badr Bin Saud ? Mystère…

La mystérieuse voiture noire

La Centodieci, 110 en Italien, présentée en Août dernier célèbre en beauté les 110 ans de la marque. Plus légère de 20 kg que la Chiron, elle génère également 90 kg d’appui supplémentaire par rapport à cette dernière, alors que sa puissance atteint 1600 ch. Dix exemplaires seront produits de celle qui s’inspire librement et en toute beauté de l’EB 110.

Avec de tels monstres à l’esthétique ravageuse et aux performances époustouflantes, la marque Bugatti règne à nouveau au sommet de la hiérarchie automobile mondiale.

« Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher », la maxime d’Ettore Bugatti semble plus que jamais prendre tout son sens.

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