Devenir entrepreneur, c’est sortir son coeur et ses tripes (n’est-ce pas Laurent?), passer à l’action et prendre en main littéralement son avenir : quel programme !
Or, si « avoir l’idée » est important dans toute action de création d’entreprise, le vrai point crucial reste la façon dont vous allez mettre en oeuvre cette idée : son exécution.
C’est pourquoi l’échec est quasiment obligatoire pour réussir…
La « normalité » de l’échec
Depuis plus d’un an, on parle de la fameuse « normalité » (campagne de François Hollande), par opposition au bling-bling passé, partons de cette tendance pour accréditer l’idée d’« échec normal » dans le monde de l’entrepreneuriat.
Imaginons… Vous avez lancé votre projet d’entreprise il y a quelques temps, mais vos objectifs ne sont pas atteints.
Vous avez 2 solutions :
- Prendre un virage et changer de stratégie (ce qu’on appelle le « shift »)
- lâcher prise et accepter que vous vous êtes planté.
Bien entendu, tout dépendra de votre motivation et de votre situation particulière, mais sachez qu’il n’y a pas de mal à échouer, au contraire !
Comme le disait Abraham Lincoln : « Ce que je veux savoir avant tout, ce n’est pas si vous avez échoué, mais si vous avez su accepter votre échec. »
Il y aussi la célèbre phrase de Thomas Edison (inventeur de l’ampoule électrique après 10 000 tests qui n’ont pas fonctionné) : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas« .
Tout cela pour dire qu’il vaut mieux agir qu’écouter les biens pensants vous dire : « Oui, mais ton projet est pas bien, pas beau, pas fini etc… Ces personnes sont souvent celles qui ne font jamais rien de mal, logique, elles ne font jamais rien tout court !
L’échec en France va-t-il enfin devenir normal ?
Quelle bonne nouvelle nous avons eu au salon des entrepreneurs : La Banque de France est en passe de supprimer le fichage des échecs entrepreneuriaux!
En effet, jusqu’ici, chaque fermeture de société était consignée et chaque chef d’entreprise était noté (en fonction des données issues des tribunaux de commerce) pendant plus de 3 ans!
Or, cet indicateur « 040 » n’autorisait pas le droit de rebondir, auquel tout un chacun à droit, puisque peu de banques était disposées à suivre la personne fichée pour un nouveau projet.
Heureusement, on a appris par Fleur Pellerin que ce point serait modifié très prochainement, on va suivre cela de près.
L’idée directrice est de bannir le système de notation actuel et d’intégrer, dans toute évaluation, les causes de faillites (erreurs de gestion ou causes économiques).
Cela pourrait redonner envie aux gens d’échouer alors, non ?
La « normalité » de l’échec prônée à l’étranger
L’ancien PDG de Google – Eric Schmidt – se sert même des échecs comme d’un tremplin et organise régulièrement des conférences, intitulées « Failcon », pour transformer l’échec en réussite.
A cette occasion, il invite les entrepreneurs malheureux à échanger, dans le but de coller au plus près avec la maxime de Paulo Cuelho : « Toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons. » Alors si Google – dont le succès est mondial – célèbre ses échecs, pourquoi pas vous ?
En tirant les enseignements de vos erreurs, vous avancez : profitez de cette expérience et rebondissez… Il ne faut pas nécessairement reculer pour mieux sauter, mais avancer pour mieux rebondir !
Mon plus bel échec
A Lyon, en 2005, j’ai créé ma première entreprise: « Support info » (ne cherchez pas, ça n’existe plus!).
Il s’agissait d’un service de réparation informatique sur Lyon. J’ai obtenu une dizaine de clients et ai fait toutes les erreurs possibles et imaginables.
J’ai arrêté les frais assez rapidement, car j’allais droit dans le mur.
Je ne regrette rien, car ce fût une belle expérience qui m’a donné l’envie de créer d’autres entreprises.
Depuis, j’ai créé la Fée corsetée en 2006 avec ma compagne et mon activité de consultant. Ses 2 activités marchent bien et nous en sommes satisfaits.
A quand la suite ?
Mise à jour, vidéo TEDx de Laurent Bourrelly sur l’échec :
Alors, vous attendez quoi pour échouer ?
Merci pour le lien 😉
Non seulement je suis d’accord avec la culture de l’échec, mais en plus c’était le sujet de ma conf TEDx https://plus.google.com/u/1/106086527818282067094/posts/EuWBxGn9xRN
Merci Laurent, bel ajout d’eau à mon moulin !
Bonjour,
Très bel article.
C’est vrai qu’un échec n’est jamais facile à accepter. On se demande se que l’on à fait de mal. Pourquoi les gens n’ont pas accroché ou utilsé le service alors qu’a la base tout semblait indiquer que cela fonctionnerais.
Mais accepter l’échec c’est aussi accepter ces erreurs et comprendre pourquoi cela n’a pas fonctionné.
Après c’est vrai que rien n’est perdu pour rebondir et adapter le service selon le besoin réel de l’utilisateur ou alors changé de stratégie et partir sur un nouveau projet.
Par contre je suis d’accord que c’est dommage d’être catalogué si on échoué une fois.
Beaucoup de personne échoue sur plusierurs projets avant de trouver le bon et de réussir.
Bonjour Jérome,
merci pour ton commentaire.
C’est exact, c’est absurde de cataloguer les gens sur un ou même plusieurs échecs.
On avance grâce à l’échec et on apprend vite.
Il faut par contre bien entendu ne pas réitérer les mêmes erreurs, ce qui serait absurde !
echouer peut signifier perdre quelques batailles sur le chemin, pas forcément se prendre le mur complet
Tout à fait. Il y a différents niveaux d’échecs, c’est sûr.
Je pense que parler de culture de l’échec est un peu trop restrictif, car je vois chez mes interlocuteurs qu’il y a également une peur de la non de la preparation.
Je parle de mon exemple : Il y a quelques années, j’ai lancé un business, business qui tournait très (trop ?) bien, mais par manque de temps, de moyen (de préparation, de recule, … la liste est longue) à y consacrer, je l’ai mis en pause au bout d’une année.
Aujourd’hui 3 ans plus tard, quand je parle de le relancer, on me demande pourquoi. Pourquoi car si ça n’a pas fonctionné la première fois ça marcherait mieux aujourd’hui…
Les gens (y compris les banques) ne comprennent pas le besoin de préparation (maturation ?) et analyse ça comme un échec, et ne m’accorde plus de confiance.
Enfin une drôle de situation, ou l’on stigmatise l’échec, mais ou l’on refuse également l’humilité fasse au projet.
Une situation ou on te canarde si tu échoue, ou l’on te canarde si tu réussi, et ou on te canarde si tu essaye d’éviter les deux extrême.
Bonjour Alban,
ton expérience est symptomatique en effet, on y voit une vraie incompréhension des choses.
Tu étais peut-être simplement là trop tôt sur ton marché, et maintenant prêt et au bon moment.
On manque d’éducation sur l’entrepreneuriat en France à mon avis.
Merci pour cet article et ce retour d’expérience.
C’est vrai pour n’importe quoi et à n’importe quel âge : combien de personnes en échec scolaire retrouvent de la motivation après être tombé, avoir travaillé et avoir eu envie de reprendre des études ?
C’est vrai qu’on a souvent envie de protéger nos proches en les empêchant de tomber lorsque l’on voit une tempête arriver, mais aller dans le mur est une bonne façon d’avancer et de tirer des leçons de vie qui nous suivent toujours.
Bonjour Amélie, je suis bien d’accord !
Exemple :
Il faut lancer l’enfant sans roulettes avec son vélo pour qu’il apprenne. Il risque de tomber, certes, mais est-ce une si mauvaise chose ?
Il en faudra du temps pour faire évoluer les mentalités liées à la culture française. La suppression de cet indicateur est un bon début mais elle ne doit pas être la seule mesure prise par le gouvernement pour tenter « d’ancrer » une culture de l’entreprenariat dans notre beau pays.
Bonjour Fab,
absolument ! C’est un bon début mais qui doit être suivi par bien d’autres efforts…
Tiens Sergey Brin vient également de faire son coming out sur les bienfaits de l’échec http://www.theverge.com/2013/2/21/4012786/sergey-brin-failed-pre-google-plan-to-order-pizza-by-fax
Tomber pour mieux se relever. L’important dans l’échec c’est d’apprendre de ses erreurs pour ne pas les reproduire par la suite.
Merci pour cet article
Tout à fait Yvan, merci !
Cet article souligne une idée très intéressante. Je me permets d’y ajouter
un commentaire personnel.
Le sport est un excellent moyen de pendre en compte l’échec pour
améliorer ses performances. Mon premier maitre de manège s’amusait à répéter
qu’ »un bon cavalier doit savoir tomber de son cheval ». Pour apprendre à faire du roller, il faut savoir tomber sur
ses genoux et dépasser cette crainte…
Je recommande donc la compétition sportive comme école de l’échec pour apprendre a se dépasser, a surmonter ses craintes, a
rechercher des solutions, a innover. Elle apprend en outre a rester humble
devant ses propres succès.
Très bonne idée, étant assez sportif, je confirme !