Florent Fouque, un multi-entrepreneur que je suis depuis des années, a lancé il y a quelques semaines une idée qui me paraissait géniale (même si je fais partie de ceux qui lui ont dit que je n’étais pas prêt à payer autant pour ce pourtant super service).
La possibilité de louer un flipper à domicile. Vous savez, ces jeux absolument géniaux qui ont presque disparus alors qu’ils étaient 100 fois plus fun que les bornes d’acardae (d’après moi).
Voici l’hsitoire de ce projet et son dénouement…
Voilà, la messe est dite !
Mon prof de marketing nous disait, « tant qu’on n’a pas secoué le cocotier, on ne sait pas si les noix de coco sont assez mûres »… Ce qui voulait dire que tant qu’on ne s’est pas confronté à la réalité du marché, on ne connait rien au marché.
Ca fait 3 semaines que j’ai lancé le site http://flipper-a-domicile.fr
Après 1 semaine de pub facebook, je me suis rendu compte d’un 1er gros problème.
Sur le marché du flipper il y a plusieurs types de clients particuliers :
- Les passionnés qui eux s’amusent à retaper les flippers et se les échanger quand ils veulent jouer à un autre flipper (eux n’auront jamais l’idée de louer car c’est trop cher et ils sont difficiles sur le choix des flippers)
- Les coloctionneurs (qui veulent cumuler les titres de propriétés de flippers très recherchés)
- Ceux qui comme moi ont les moyens, et du coup achètent directement sans se poser de questions sur les coûts de maintenance à venir
- Et tous les autres fans du flipper qui adorent l’idée de louer un flipper mais trouvent que 200€/mois c’est un prix exorbitant alors que ça couvre à peine le transport et la maintenance.
Donc… Sur le marché du particulier, la location longue durée, il faut oublier.
Changement de stratégie
J’ai fait un premier pivot… J’ai élargis mon marché à 3 autres cibles (2 semaines de pub sur facebook ) :
- Les propriétaires de BnB… Un seul retour : « Trop cher » alors que la prestation serait rentabilisée en 3 nuits de réservées en plus… Autre objection : le manque de place dans les appartements. En démarchant les propriétaires d’appartement en LCD, je pense qu’il y aurait quelque chose à faire.
- Les entreprises : Là je suis convaincu qu’il y a du potentiel… Mais là encore cela nécessite du démarchage commercial
- Les locations événementielles… Un marché déjà assez concurrentiel, mais bon ça encore on peut faire avec. Le seul point c’est que le plus gros de la marge est bouffé par la logistique.
Sur ce pivot (Bnb + Entreprise + Evenementiel), je pense sincèrement qu’il y a du potentiel (j’ai même touché 2 clients intéressés) mais le problème, c’est qu’il faut mettre en place toute une démarche commerciale type B2B… Et si j’ai quitté une entreprise florissante dans le B to B, ça n’est pas pour retomber dedans (confronté aux problématiques budgétaires, multiplication des rdv pour obtenir une signature de commande, déplacements à droite à gauche…)… Donc je jette l’éponge.
Exemple de publicité Facebook :
Une autre voie encore
La dernière semaine, j’ai travaillé sur une autre voie… celle de la salle de flippers en accès libre avec paiement à la journée ou abonnement au mois.
J’ai visité des locaux commerciaux à Lyon… J’en ai trouvé un parfait (115m²) cours Gambetta à Lyon…
Le problème : 2100€ / loyer / mois et un beau billet de 20K€ pour remettre le local en état de fonctionnement. Si on oublie l’investissement de 20K€ (qui s’ajoute aux 30K€ d’investissement machines), et qu’on ajoute les charges, cela fait 3K€ mini de CA à sortir par mois.
Est-ce jouable ? Peut-être…
Mais est-ce que je peux réussir là où beaucoup se sont cassés les dents ? Les salles de jeux ferment toutes les unes après les autres, et les flippers sont les premiers à évacuer ces salles car ce sont les jeux les moins joués (les gens y préfèrent les billards, arcades, jeux de simulation, attrapes nigot…).
Au début je pensais que c’était le prix des jeux qui avait trop augmenté et que le système à pièce était désuet, car les gens n’ont plus de monnaie sur eux… et donc que mon système en accès libre avec jeu à volonté pouvait répondre à un besoin… Mais au final, je me suis rendu compte que le mal était plus profond.
J’ai observé par moi-même comment les gens s’amusent…
La plupart du temps, c’est dans un environnement où ils ont du temps à tuer.
Ex : Au cinéma à Brignais… La salle est pleine, normal, les gens jouent en attendant leur séance.
Au bowling… Normal les gens jouent aux billards et au palet en attendant leur tour.
Au karting, idem on joue en attendant notre session…
Au camping ? Quelques mômes y sont pendant que leurs parents sont au resto à côté… le reste de la journée, la salle est vide.
Donc les gens consomment de la salle de jeux pour passer le temps… Mais est-ce qu’ils iraient d’eux-mêmes dans une salle de flipper comme à un escape game ou un karting ? J’en suis arrivé à l’intuition que non.
Donc après avoir bien secoué le cocotier avec 1500€ de pub facebook, mes recherches et mes observations… J’en arrive à la conclusion qu’il vaut mieux que je laisse tomber ce business, car au mieux j’aurais réussi à avoir une activité qui arrive à l’équilibre alors que mon objectif était de développer un parc de 500 flippers en 5 ans… Le potentiel du marché est, je pense, loin de ça, donc je m’abstiendrai.
Je vais me contenter d’acheter 1 ou 2 (ou 3 ) flippers que je mettrai dans mes bureaux à St Etienne et peut-être dans mes appartements en colocation pour faire la différence… Mais je pense que je m’arrêterai là.
Voilà, je tenais à vous partager le fruit de ma réflexion…
La bonne nouvelle
Ce qui est génial dans tout ça c’est qu’aujourd’hui, avec un mini budget, on peut lancer une boite grandeur nature en mode startup (même sur un business physique comme de la location de flippers)… Si ça avait pris, j’aurais été prêt à assurer la prestation, car j’avais déjà identifié un fournisseur de flippers qui pouvait me vendre des flippers et m’assurer la maintenance comme la logistique…
Alors si vous voulez vous lancer dans un business… Rappelez-vous que la TOUTE PREMIERE CHOSE A FAIRE C’EST VENDRE !!! C’est pas comme on l’apprend à la CCI, trouver un comptable, acheter un ordinateur pour faire des factures, louer des bureaux pour y installer le siège social et créer l’entreprise en bonne et due forme… Non il faut vendre… Tant que vous n’avez pas fait 1 seule vente, tout le reste est complètement inutile.
Oui, je suus assez ok avec cette conclusion. Une erreur fréquente est de tout mettre en place avant de s’assurer de la rentabilité du projet. Avant de faire une pâte à tarte, on s’assure d’avoir des fruits à mettre dedans.
votre conclusion reste une pure vérité ! Dans toutes activité la base est toujours la vente – j’ai été durant 5 ans Presidente des commerçants et artisans et je leur disais toujours que l’on peut avoir des mains en or ou le(s) produits qui répondent au marché néanmoins la première qualité demandée sera de savoir vendre ! Bien évidemment le service vendu doit être à la hauteur de ce qui a été promis durant la vente . J’ai rencontré des architectes talentueux qui n’avaient pas de travail et des maîtres d’œuvre nuls qui étaient débordés ! La différence fondamentale chez l’un et l’autre : l’aspect commercial – moi si j’avais écouté les études de marché on ne se serait jamais installé, nous avons démarré à 2 aujourd’hui nous sommes 14 !!! Votre analyse est parfaite et le fait d’identifier rapidement la raison des difficultés permet d’éviter de s’entêter ! La bonne idée vient très souvent de l’observation des habitudes quotidiennes des clients ! Merci pour votre article – myriam