Je suis heureux d’accueillir aujourd’hui Patrick Hannedouche, entrepreneur et Business angel.
Il a créé en 1990 la société « Juste à temps », qui est depuis devenu un site de livraison de fournitures alimentaires au bureau. Il est également investisseurs dans plusieurs entreprises où il apporte sa vision, son expérience, son réseau et des fonds financiers. Voici son interview.
Patrick, bonjour. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu’est un business angel?
Je préfère reprendre la définition de wikipedia : « Un Business angel est une personne physique qui investit une part de son patrimoine dans une entreprise innovante à potentiel et qui, en plus de son argent, met gratuitement à disposition de l’entrepreneur, ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps. » Pour ne pas être trop angélique, citons aussi la définition du « Dictionnaire impertinent des branchés » : « Ange du business. N’a rien d’un ange et ne connaît rien au business. Ainsi nomme-t-on les entrepreneurs qui, ayant réussi à gagner un peu d’argent dans leurs affaires d’origine, se disent qu’ils peuvent en gagner beaucoup plus en investissant dans les affaires des autres et se mettent des ailes dans le dos pour inspirer confiance. »
Quels sont d’après vous les 5 qualités principales d’un créateur d’entreprise?
1. Le bon dosage entre vision = où je veux aller à 5 ans et action au quotidien.
2. L’équilibre personnel et le soutien familial : créer sa boite est un parcours (exaltant) semé d’embuches ; alors mieux vaut compter sur soi même et son entourage pour réussir.
3. La vente : le patron doit être le premier commercial de sa boite.
4. La mise en place dès la création de l’entreprise d’un tableau de bord avec la trésorerie comme indicateur principal.
5. La capacité à s’entourer de personnalités complémentaires, les écouter, les animer et se remettre en cause.
Quels sont les 5 conseils que vous donneriez à un entrepreneur qui souhaite lever des fonds et se présenter devant des investisseurs potentiels?
Quels sont les 5 conseils que vous donneriez à un entrepreneur qui souhaite lever des fonds et se présenter devant des investisseurs potentiels?
1. Bien réfléchir avant de décider de lever des fonds : en effet, c’est très chronophage et ça change souvent l’ambiance dans l’entreprise, comme le montre très bien The social network.
2. Déléguer la levée à un spécialiste. Le rôle d’un entrepreneur, surtout au début de sa boite, c’est le développement sur le terrain et l’animation de son équipe.
3. Partir sur une valorisation raisonnable et ne pas se faire diluer trop rapidement : beau challenge !
4. Savoir pitcher comme expliqué ICI.
5. Si, malgré tout ça, vous voulez encore lever des fonds, lire ceci.
Que répondez-vous aux personnes qui disent que les investisseurs français sont souvent frileux et prennent peu de risques, notamment pour des projets innovants?
Je réponds que les bons projets et surtout les bonnes équipes ne rencontrent pas de difficultés majeures à se financer et que les investisseurs sont souvent frustrés de ne pas trouver les bons projets. Pour faire avancer le débat, je lancerai 3 pistes :
– formons plus d’entrepreneurs, prêts à prendre des risques et se remettre en cause. Même si la mentalité sur l’entreprise a bien évolué, grâce à l’auto-entreprise par exemple, il reste beaucoup à faire, notamment du côté de l’éducation nationale qui reste hermétique au monde de l’entreprise et vice-versa.
– sachez vendre votre projet, créateurs de France et de Navarre ! Oui, la recherche de financement, c’est aussi et surtout de la vente.
– portons le débat du financement de l’innovation du niveau Français au niveau européen… en attendant le monde!
Plus généralement, quels sont vos principaux conseils pour qui veut se lancer dans l’entrepreneuriat aujourd’hui en France?
- Bien se connaître : clairement, tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur. Souvent, le mieux, c’est d’essayer pour le savoir !
- Avoir une bonne capacité de résistance à l’échec… et ne pas être (trop) perfectionniste.
- Passer son temps sur le terrain.
- Fonctionner en low cost côté frais fixes (salaires, bureaux…) et garder le cash pour le développement.
- Ne pas attendre d’avoir l’idée qui tue façon facebook ou Google. Au-delà des idées géniales, ce sont les hommes…et les femmes qui font la différence.
- Lire Guy Kawasaki.
Supers conseils ! Je suis d’accord avec votre point de vu sur l’éducation encore trop peu portée sur l’entrepreneuriat.
Le système éducatif forme et standardise de futurs employés (du privé ou du public), et c’est dommage car non seulement cela brise la créativité, mais risque d’aliéner de nombreuses personnes.
Je vais lire Guy Kawasaki 🙂
Très bien cet interview. A noter que le blog Patrick est très instructif aussi. Je trouve aussi indispensable pour le futur développement de l’entrepreneuriat de porter le financement de l’innovation au niveau européen…sinon comment rester concurrentiel au niveau mondial ?
Merci pour ton commentaire.
Oui, le blog de Patrick est très instructif, on voit l’autre côté de la barrière ^^
Cet article est vraiment excellent. Je ne connais pas du tout le monde des business angel ni ce type de monde de financement. Cette interview permet d’en savoir un peu plus.
Je trouve la définition du business angel vraiment excellente (Je ne parle de celle de wikipedia mais de l’autre ;-).
Merci à vous deux pour cette interview.
Bonjour Olivier, merci pour ton commentaire et ton enthousiasme ^^
Bien joué Rémy et longue vie à ton site. Tiens nous au courant pour la 107 😉
Merci ! ^^