Lorsque j’ai monté ma boite, j’avais 200 € en poche, et mes acolytes pas beaucoup plus. Par contre, nous avions des idées et des ambitions alors on a vidé nos poches en espérant nous les remplir.

Pour débuter cette nouvelle série, nous abordons donc la question du financement de l’entreprise, que ce soit pour le démarrage, ou même pour son développement.

Rémy cette semaine soulève d’ailleurs un point très intéressant dans sa vidéo ! En effet, il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’argent pour commencer son entreprise, surtout si on se situe sur des secteurs de service.

Par contre, comme il le souligne, il est clair que sans financement, cela prend du temps, et il faut surtout développer une créativité aiguisée.

Pour commencer on avait rien

Nous étions 3 nanas motivées, mais complétement désargentées. Nous sortions d’une aventure périlleuse où nous étions restées sans salaire pendant plusieurs mois grâce à une (oui une) chef d’entreprise peu scrupuleuse.

Nous étions donc à un virage de notre vie. Revenir dans la vie salariale ? Pour tout vous dire les derniers mois que nous avions passés avaient eu raison de nous et de notre foi dans le système salarial.

Alors, on s’est dit : « ok, on monte notre boite » !

Ah que nous étions excitée à cette perspective, enfin nous allions être maîtres de nos destins. À un petit détail près : nous n’avions pas un sou en poche. À peine 200 € dans les fonds de tiroir. Au vu des mois que nous avions passé et des découverts astronomiques que la situation nous avait provoqué, vous pensez bien qu’aucune banque n’a, ne serait-ce que prêté attention à notre projet !

Pourtant on a plongé

Ok, on a rassemblé nos billes, mobilisé la famille et on a créé notre entreprise. Nous avons financé notre apport en Capital avec nos derniers deniers, et ce sont nos familles qui nous ont financé les coûts inhérents au Greffe ou l’annonce légale.

Octobre 2012, nous étions les heureuses fondatrices de LAB.O.I.T.E !

Mais là, deuxième hic : toujours pas d’argent, et un banquier qui nous avait prévenu : pas de financement bancaire possible au moins pendant 2 ans… bien bien bien… surtout on ne s’énerve, on recentre ses chakras et surtout, on fait marcher ses méninges.

Il nous fallait tout de même des ordinateurs pour pouvoir bosser, et un peu de trésorerie pour pouvoir se déplacer et prospecter, que dire des outils de com : site web, cartes de visites, etc…

On a fait marcher nos méninges et notre réseau

Heureusement on a réussi à décrocher assez vite des petits contrats qui nous ont aidé à faire un peu de trésorerie nous permettant de s’équiper. Pour le site web, on a fait marcher le réseau : vous savez le pote sympa qui vous le fait gratuit.

Pour les autres outils, et bien, on a cherché, et on a trouvé un fournisseur français qui a bien voulut jouer le jeu et adapter son prix…

Tout ce qui pouvait être fait en interne était fait par nos soins, cela tenait parfois du bricolage, mais ça a marché !

Bref, on a poussé un peu les murs, car sans investissement, pas de client…

Et puis il a fallut se développer et sortir de notre garage

En septembre 2013 nous avons décidé de participer à un salon professionnel afin de pouvoir développer notre activité, que ce soit en terme de prospect ou encore de partenaires.

Le hic (encore) c’est qu’un salon c’est environ 6 000 €, et nous n’avions pas cette somme. Alors, nous avons fait une campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank à l’époque.

Nous avions nommé cette campagne « LABOITE veut faire salon »… Et ça a marché ! Nous avons réussi à réunir la somme nécessaire nous permettant de louer un petit stand de 9 m2 et le mobilier, et de pouvoir nous loger et nous nourrir.

Nous avions élaboré des goodies : des boites en origami, imprimés sur nos imprimantes couleurs que nous pliions pendant le salon. Pour remplir ces boites, nous avions réussi à profiter d’une vente privée M&M’S nous permettant d’avoir des petits bonbons à notre logo. Ce fût un réel succès !

Alors, je confirme, OUI vous pouvez créer votre entreprise sans financement, mais cela implique d’être réaliste, pragmatique, de mettre en place une stratégie en fonction de son budget, et surtout d’avoir du temps et une bonne dose d’humour et d’imagination !

N’oubliez pas : À l’impossible, nul n’est tenu !